France- Le "petit Benoît" que les éléphants du PS n'ont pas vu grandir

-Présidentielle17FR-

Surnommé "petit Ben" ou "petit Benoît" par les éléphants socialistes, Benoît Hamon s'est émancipé pour sortir en tête dimanche du premier tour de la primaire organisée par le PS, en portant un programme de "gauche totale" et innovante.

 

Longtemps Benoît Hamon a incarné la quintessence de l'apparatchik, fin connaisseur des réseaux socialistes et bras armé des tâches de l'ombre, couvé avec un brin de paternalisme voire de condescendance par les ténors du PS. Mais "petit Ben", comme l'appelait avec affection Martine Aubry qui l'a fait entrer à son cabinet de ministre de l'Emploi en 1997, est à 49 ans arrivé à "maturité", a récemment noté la maire de Lille.

"Les gens qui ont travaillé avec lui ont toujours eu tendance à le sous-estimer", souligne son ami de longue date et porte-parole Régis Juanico, avec en tête la prédiction de Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, glissant dès la mi-novembre que la "surprise pourrait venir" du "petit Benoît" lors de la primaire. Vent dans le dos depuis plusieurs semaines, le député des Yvelines a effectivement bousculé les pronostics en défendant un programme original, dont la mesure phare, le revenu universel d'existence, a largement focalisé les débats entre les sept candidats.

Il assume et revendique même ses fraîches "prises de conscience": sur l'écologie d'abord, dont il a fait un pivot de son projet, mais aussi contre "le mythe de la croissance", en repensant la place déclinante du travail dans la société. Des convictions fortes mâtinées "d'habileté", dixit un poids lourd du PS, pour qui Hamon a "réussi à suivre son propre chemin en utilisant la faiblesse de ceux qui se sont servis de lui" comme caution de la gauche au gouvernement. "Il en a profité pour construire sa propre maison", poursuit ce ténor du parti.

Gabarit poids plume mais amateur et pratiquant de rugby, breton revendiqué, licencié d'histoire "seulement".... S'il n'a pas tous les codes de départ, le natif de Saint-Renan, fils d'un père ouvrier devenu ingénieur à l'Arsenal de Brest et d'une mère secrétaire, a su jouer des coudes pour se faire entendre. Cet aîné d'une fratrie de quatre, qui a passé une partie de son enfance à Dakar où son père avait été muté, se souvient du badge "Touche pas à mon pote" qu'il arborait dans son lycée privé catholique comme de son premier acte militant.

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